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LE PERSONNAGE BURLESQUE, LE CORPS ET LE MOUVEMENT

Le cinéma burlesque repose en grande partie sur la personnalité de l’acteur qui impose à la fois son style et son personnage.

C’est, bien entendu, le cas de Chaplin et Keaton : chacun possède une personnalité que l'on remarque instantanément : des gestes, une posture, une attitude…

Cela explique en partie que l’acteur burlesque soit également souvent le réalisateur de ses films. C’est le cas des trois films présentés dans notre programme : les réalisateurs et personnages principaux en sont bien Chaplin, Keaton et Bowers.

Le burlesque est par excellence le comique du corps.

on pourra ici souligner les exploits athlétiques de Keaton et les rapports évidents qu’entretient Chaplin et la danse.
De façon très différentes, Chaplin et Keaton sont des personnages toujours soumis au trouble de l’équilibre, qui chutent mais se relèvent toujours.
L’enjeu est toujours pour eux de rester debout et de continuer à avancer malgré les difficultés qui se dressent continuellement sur leurs chemins.

Parvenir à trouver l’équilibre est la métaphore d’une quête de reconnaissance qui les animent chacun à leurs façons.
On remarquera que les cette soif de reconnaissance passe par la conquête d’un espace social.

Chaplin, l’immigré, cherchera toujours une place dans le cadre. Keaton, l’enfant du Kansas, cherchera toujours à conquérir un nouvel espace.

La pantomime de Chaplin a fait de la circularité son terrain d’expression privilégié Charlot est le symbole du vagabond, de l’immigrant, de celui à qui ont refuse une place dans la société et qui ne parvient jamais à se fixer. Son combat est donc de conserver le centre du cadre pour ne pas en être exclu.

En revanche, le personnage de Keaton n’aura de cesse de traverser l’espace, jusqu'à l’épuisement. La structure du gag Keatonien est donc majoritairement horizontale . Au culte de l'efficacité moderne et mercantile, il répond par l’absurdité de courses effrénées.