<iframe width= »560″ height= »315″ src= »https://www.youtube.com/embed/3h6K3Zwclgg » frameborder= »0″ allowfullscreen></iframe>
EPISODE 7 PROJECTION HORS LES MURS DU FILM DES ADOS POUR LE FESTIVAL NORMANDIE IMPRESSIONNISTE
22 mai 2016
« La Seine coulait au bord des Nids » dans un lieu insolite
Dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, le Village d’enfants Les Nids de Duclair a organisé 4 projections du film réalisé l’an dernier par les adolescents avec le réalisateur Jean-Marie Châtelier.

Les spectateurs avaient rendez-vous devant la Mairie de Duclair. Ils ont été accueillis puis guidés vers le lieu de la projection, tenu secret jusqu’au dernier moment. Tout au long du chemin, les autoportraits dessinés par les jeunes dans le film et agrandis à taille humaine pour l’occasion ont accompagné les participants, à la façon d’un jeu de piste bucolique. Ces derniers ont suivi un chemin à l’entrée dérobée, admiré la vallée de la Seine du panorama qui la surplombe pour arriver dans le bois du Catel où ils ont découvert une salle de cinéma insolite : une caravane.
Tout le monde a pris place dans la caravane de projection afin de partager une expérience inédite autour du film des ados. Audrey, Malika et Cathiana qui se dévoilent dans le documentaire (ainsi que Théo qui a participé à d’autres étapes du projet), ont participé à l’accueil du public. Après la projection, les jeunes filles ont pu entendre les témoignages d’admiration du public et répondre aux questions. Des mots reviennent : COURAGE (prononcé par des enfants accueillis au Village d’enfants mais aussi des adultes), PUDEUR, EMOTION… Elles ont pu entendre que des phrases dites dans ce film par les jeunes sont susceptibles de faire réfléchir les adultes comme autant de pensées philosophiques pouvant accompagner chacun dans sa vie. Il a été demandé à Malika et Cathiana ce que leur avait apporté ce film avec un an de recul. C’est difficile à dire, elles ne le perçoivent pas vraiment encore mais pour ceux qui les connaissent, il y a des « détails » qui montrent qu’elles ont un peu changé : comme le fait que Cathiana prenne place devant tout le monde spontanément pour échanger avec le public, que Malika qui ne voulait pas être filmée ou photographiée au début du projet ait accepté de témoigner dans un nouveau documentaire qui va mettre en avant le projet A notre image et les adolescents qui y participent… Elles ont de quoi être fières !
Quant aux conditions de la projection dans cette salle de cinéma mobile, le fait de voir ce film dans un bois, alors qu’il a été tourné en extérieur (en forêt, en bord de rivière…), a donné l’impression aux spectateurs d’être dans le film, ils ne savaient plus si ils entendaient les oiseaux du film ou de l’extérieur. La taille de la caravane rend aussi ce moment plus intime ce qui convient très bien pour entendre la parole des adolescents dans ce film en particulier.
Après la projection, les spectateurs se sont retrouvés autour d’un verre de l’amitié et les échanges se sont prolongés. 51 personnes ont participé avec beaucoup de plaisir, comme ils ont pu le dire, à cet événement malgré une météo peu engageante.
Nous remercions le Festival Normandie Impressionniste d’avoir soutenu notre projet, ainsi que M. Delalandre Maire de Duclair pour ses idées et son accueil. Nous remercions Jérémy de Papa’s Productions qui a assuré l’acheminement de la caravane et assuré la partie technique : il faut savoir que la caravane peut servir de lieu de projection ou de spectacle et accueillir 25 personnes. Nous remercions notre partenaire indissociable le Pôle Image Haute-Normandie avec lequel nous réalisons et continuerons de réaliser de belles choses.

EPISODE 6 ATELIER PHOTO AVEC STEPHANE GIZARD A JUMIEGES
14 et 15 mai 2016
4 jeunes du Village d’enfants ont participé à l’atelier « Photographier le portrait »
Nolwenn, Sophie, Clara et Jason ont pris part à cet atelier animé par le photographe Stéphane Gizard auteur de la série LIKE ME, autour de l’exposition En/quête d’identité présentée à l’Abbaye de Jumièges.

Ce stage organisé par le service de l’action culturelle du Département de Seine-Maritime était proposé à tous les adolescents qui le souhaitaient. Les ados ont pu faire la connaissance de Leila, Emma et Louison. Le groupe très dynamique a bien fonctionné ensemble.
Pour commencer, les jeunes ont pu faire la visite de l’exposition avec la présentation des œuvres de Stéphane by himself !
Stéphane Gizard réalise son premier travail personnel à l’âge de 23 ans : une série de portraits intitulée Garçons et Fille, présentant 35 garçons et une fille. Suite à ce travail élaboré à partir de casting sauvages et de rencontres fortuites, les portraits d’inconnus deviennent une évidence pour l’artiste. En 2006, il imagine Dress code et photographie 200 adolescents dans leur propre style. Il s’attache à la représentation de soi à travers le vêtement, à l’emprise de l’apparence dans la projection de sa personnalité. Voici quelques portraits de la série LIKE ME.
Ensuite, les jeunes ont pu faire une visite commentée du reste de l’expo par le médiateur de Jumièges Mikael.
Le premier exercice réalisé a été justement de reproduire les diptyques exposés au logis, avec un portrait choisi par le modèle et un portrait choisi par le photographe. Bien sûr en binôme, l’un photographiant l’autre… Les photos des diptyques seront bientôt visibles sur le site.

Stéphane Gizard a, à son tour, pris en photo l’ensemble du groupe.
Ont suivi des exercices alliant découvertes techniques et jeux photographiques, tous ont participé et se sont bien amusés ! Petite compétition entre 2 groupes sur un thème imposé par le photographe, autour de portraits en intérieur et c’est l’équipe des Nids qui l’a emporté !
Les jeunes étaient ravis de cette expérience et les organisateurs les a trouvé très participatifs, sympathiques et attachants.
Les ados recevront bientôt leurs portraits en souvenir de cet atelier.
Une belle expérience, à renouveler !
EPISODE 5 VERNISSAGE DE L’EXPOSITION PHOTO DES ADOS « ECOUTEZ VOIR »
9 mai 2016
Les photos des ados et d’Isabelle Lebon exposées sur les bords de Seine à Duclair jusqu’au 5 juin 2016
Ce vernissage marque le début de la valorisation du deuxième temps fort du projet A notre image : l’atelier photo réalisé en octobre 2015 avec Isabelle Lebon. Quoi de mieux pour mettre en avant les jeunes que d’exposer leurs photos en grand format sur les bords de Seine pendant 1 mois…

Les jeunes du Village d’enfants sont venus nombreux. Qu’ils aient participé ou non à cet atelier photo, ils étaient visiblement tous heureux d’être là. Les photographes en herbe ont pu se découvrir en « grand format », expliquer leur projet.., les autres ont pu les admirer et ont été impressionnés par l’exposition photo. Chaque jeune ayant participé à l’atelier photo a reçu en souvenir une pochette comprenant les photos qu’il a réalisées et une douzaine d’agrandissements des photos particulièrement réussies où il figure ou qu’il a faites.
Morceaux choisis de l’expo et présentation des jeunes ayant participé à l’atelier photo







Mais il y en a encore beaucoup d’autres et l’idéal est de venir les voir dans le cadre splendide de la promenade de bord de Seine à Duclair.
Le Maire de Duclair, Mr Delalandre qui a soutenu cette exposition en l’accueillant dans sa ville, a inauguré l’exposition. Le vice-président des Nids Guy Latroupe et le président du Pôle Image Haute-Normandie Jean-Pierre Le Cozic se sont exprimés aussi, saluant le projet A notre image, la photographe Isabelle Lebon pour son engagement, les adolescents et le fait qu’ils sont tous porteur d’un talent qui ne demande qu’à s’exprimer. Isabelle Lebon a pu expliquer sa démarche.

Voici le texte de présentation de l’expo écrit par Isabelle Lebon :
« Parfois, au détour d’un voyage, des histoires nous tiennent la main, des histoires pour voir et se voir autrement.
Nous sommes là… Anas, Allahm, Audrey, Cathiana, Erwan, Jean, Loïc, Olivier, Vincent, François et Yannick à regarder, à partager et respirer les paysages qui s’offrent à nos yeux.
Quelques jours ensemble, sur une route qui court et roule, pas aussi droite mais pas aussi sinueuse, à l’image d’un parcours de vie.
Entre campagne et mer, entre photographies et mots, entre nous-mêmes et les autres, nous avons emporté dans nos poches un objet qui nous ressemble ainsi que nos interrogations, nos appétences, nos désirs, nos rêves de découverte, nos sourires, nos doutes aussi.
Ce carnet de voyage n’est pas un objet comme les autres, il est aussi un trésor qui sera placé au fond d’un tiroir, comme un mélange d’attachement et d’oubli. Il sera la mémoire des moments vécus et résonnera lorsque nous le regarderons plus tard. Le plaisir sera là, indescriptible, à la fois merveilleux et magique.
J’ai posé mon regard sur l’intimité de leurs gestes, de leurs mots et de leurs silences.
Il suffit parfois de suspendre le temps pour se voir et se découvrir.
…Ils ont construit un photomaton en bambou, réalisé des sténopés, installé un studio photographique pour se retrouver et photographier…
Que dévoilent ces jeunes quand on place une chaise au centre de l’espace photographique ?
Que nous raconte leur corps en mouvement délivré de toute contrainte quand la musique les emporte et vient révéler quelque chose d’ineffable et d’intime ?
Les corps dansent, s’abandonnent, s’exposent à l’écoute de leurs sensations…
Les jeunes des Nids de Duclair vous invitent au voyage, à une conversation avec les yeux, à cette question que pose aussi la photographie :
« Qui est cet autre que je regarde, qui me regarde ? ».
Pour le lancement de l’exposition, la photographe Isabelle Lebon a organisé un atelier photo intitulé «Dans le cadre». Cette séance photo a été proposée à tout le monde, chacun pouvant repartir avec un magnifique tirage « instantané ».

Pendant le vernissage, le réalisateur Siegfried Lefez qui tourne un documentaire sur le projet A notre image, filme et interviewe des jeunes et des acteurs du projet.

Nous tenons à remercier tout particulièrement toutes les personnes qui ont permis la mise en valeur de ce projet via le financement de l’exposition et l’organisation du vernissage, à nos côtés : Le Lions Club Duclair Les Abbayes, Le Club Kiwanis Yvetot Caudebec en Caux, Le Crédit Agricole de Duclair, Le CCAS de Duclair et bien sûr la Mairie de Duclair, ses services techniques et communication. Merci à Jean-Michel Clément, Directeur du village d’enfants, d’avoir cru et d’avoir donné sa chance à ce projet qui nous tient tant à coeur.
Le lendemain du vernissage, je suis allée montrer l’expo à « mon »groupe, les enfants du pavillon 8 qui sont âgés de 3 à 7 ans. Les enfants ont été contents de reconnaitre les ados, les »grands » du Village. Je leur explique pourquoi et comment les photos ont été faites, ils sont très intéressés. Des promeneurs me demandent des explications sur le but de l’expo, rencontres très sympathiques avec des personnes ouvertes et tolérantes. Des allemands qui remontent sur un bateau de croisière ont vu l’exposition aussi. C’est un lieu de passage et de promenade pour de nombreux duclairois, voisins, ou touristes.
On peut aisément imaginer que des centaines de personnes vont pouvoir découvrir les photos des jeunes, s’intéresser à eux, percevoir quelque chose de leur vie, de leurs aspirations… « Ecoutez voir » ce qu’ils ont à dire, vous serez touchés et admiratifs.
EPISODE 4 FESTIVAL D’AUDIO-DESCRIPTION AVEC LES JEUNES DE L’INJA
30 mars 2016
Les jeunes des Nids et de l’INJA au Festival Audio-vision à Paris
Suite à l’atelier d’audio-description de février, nous allons voir le film « De toutes nos forces » de Niels Tavernier » au festival d’audio-description organisé par l’AVH à Paris. Jermaine, Nolwenn, Théo, Cathiana, Malika et Maëva, nos « apprentis audio-descripteurs » (!) sont fidèles au rendez-vous, accompagnés de Céline et Anne-Sophie inépuisables (!).
Pour rappel, l’audiodescription ou Audiovision permet de rendre le cinéma accessible aux personnes déficientes visuelles.
Le procédé est simple : il s’agit d’un texte en voix-off, inséré entre les dialogues, qui décrit les éléments visuels du film, les actions, les mouvements, les expressions des personnages, les décors, les costumes… tous ces éléments qui permettent de comprendre et de suivre un film. Au cinéma, l’audiodescription est diffusée par le biais d’un casque relié à un boîtier sans fil qui permet d’assister à la même séance que le public voyant.
Nous assistons à la projection avec de nombreux jeunes de l’INJA que nous avons rencontré deux semaines auparavant. Pour ces retrouvailles, nous avons eu le droit à un super accueil. Les jeunes et leurs éducateurs ont beaucoup apprécié notre venue à l’INJA, des envies sont nées : la réalisation d’un film, d’un blog… Ils ont apprécié notre site internet. Ils aimeraient qu’on se revoie et ont trouvé que nos ados avaient une belle attitude. Nous leur exprimons notre plaisir de les revoir et que notre première rencontre a été un beau moment pour nous aussi.
Pour la projection du film « De toutes nos forces » de Nils tavernier, nous avons la possibilité d’écouter l’audio-description avec un casque. Ce film aborde la relation d’un père et son fils handicapé.

« Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon « Iron Man » de Nice : une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit. »
Les réactions après la projection :
Théo 12 ans : « C’était bien, le fils a réussi à convaincre son père de faire la course Iron Man« .
Jermaine 14 ans : « Certes il y avait des moments émotionnels (!) mais j’ai pas pleuré. Moi, j’aurai dit oui au fils tout de suite. »Viens mon fils, on va faire la course« ».
Maëva 17ans : « C’était émouvant. J’ai été touchée par le fait qu’ils fassent la course ensemble et qu’ils aillent au bout. J’ai utilisé le casque avec l’AD mais pas tout le temps parce que ça me perturbait« .
Christophe, collégien à l’INJA nous dit qu’il n’utilise jamais le casque, il préfère sans.
Nolwenn 14 ans: « Ca m’a touché profondément de voir ce film. Il faut toujours croire à ses rêves ! J’ai fait du triathlon déjà, c’est dur physiquement et moralement. Mais le moral compte pour 90%. Ecouter l’audio-description ça m’a soulagé, j’avais pas besoin de réfléchir! Quand ils ont dit « le regard noir », ils ont employé les mêmes mots que nous pour audio-décrire le regard de Benoit dans le film Aglaé« .
Malika 16 ans : « Le film m’a beaucoup plu, touchée. Je l’aurai regardé toute seule, je pense que je me serai effondrée. Mon moment préféré, c’est quand le fils tourne les roues de son fauteuil tout seul à la fin de la course et que son père épuisé se relève et y croit à nouveau. J’ai utilisé le casque avec l’AD au début mais c’était trop compliqué, j’ai essayé de fermer les yeux aussi. L’audio-description était bien faite, comme la notre(!) mais là il n’y avait qu’une personne qui parlait. J’ai discuté avec le jeune qui m’avait aidé à faire du torbal à l’INJA, je me suis présentée car il ne m’avait pas reconnue. »
Cathiana 14 ans : « Je n’ai pas aimé le film mais j’ai écouté la moitié du film avec le casque, ça ne m’a pas gênée. »
Céline, éducatrice : « J’ai fermé les yeux pendant tout le film, j’ai écouté l’audio-description tout le temps. Ca ne m’a pas demandé d’effort, c’est comme si on m’avait raconté un livre animé, un livre vivant. C’est comme si on lisait mais qu’on entend les personnages. La musique apporte beaucoup d’émotions. Quand on n’a pas l’image, on est plus attentif à la musique, elle a plus d’importance, elle fait partie de la construction du film. On perçoit aussi très bien, le vélo, la respiration, l’eau… Je pouvais facilement me représenter les décors : montagne, institut spécialisé… Pour certains passages, j’ai trouvé que les descriptions étaient trop neutres, froides mais c’est peut-être lié au fait qu’il ne faut pas tout suggérer au spectateur. J’ai perçu les passages jour/nuit avec la lumière. Je n’ai pas été tentée d’ouvrir les yeux, je n’avais pas envie, je me suis laissée diriger. J’avais vraiment envie de découvrir cette expérience d’écoute ».
A savoir
Depuis plus de 25 ans, l’association Valentin Haüy se bat pour développer l’audio-description en France (cette technique vient des États-Unis). Elle a d’ailleurs audio-décrit plus de 600 films et téléfilms, propose une véritable formation des audio-descripteurs et lutte au quotidien pour la reconnaissance de leur statut. Il y a eu de beaux progrès depuis quelques années, mais il reste beaucoup à faire : en 2014, seuls 29% des films français sortis au cinéma étaient disponibles en audiodescription, et on estime que 800 salles sont équipées en 2015.
EPISODE 2 REALISATION D’UN DOCUMENTAIRE SUR LE PROJET ANI PAR SIEGFRIED LEFEZ
Cinéphile averti et cinéaste de 22 ans, Siegfried Lefez a commencé à filmer les jeunes de Duclair
Portrait
A partir d’un article publié sur le blog municipal des jeunes gonfrevillais en novembre 2015
Siegfried Lefez baigne dans le cinéma depuis l’âge de 7 ans. Il a grandi avec le festival du Grain à démoudre. “C’est en participant à des ateliers sur le maquillage et le montage lors du deuxième festival que j’ai eu une révélation. Je me suis dit : “le cinéma, ce sera ma vie !”. J’ai fait partie des jeunes organisateurs pendant treize ans. J’ai appris beaucoup de choses et surtout fait de belles rencontres qui ont changé ma vie comme avec Ginette Dislaire (à l’origine de la création du festival avec Nicole Turpin) et Pascale Diez (coordinatrice du festival à l’époque puis intervenante) ainsi que le réalisateur havrais Jean-Marie Châtelier. Ils m’ont transmis leur passion et ont surtout su me guider alors que je traversais des moments familiaux difficiles.”
La rupture familiale, l’abandon, la violence… Siegfried en a fait le thème d’une lettre filmée pour son film de Bac en 2013. Intitulé « De Bout, 7 ans d’absences« , son court-métrage de 7 minutes ne peut pas laisser le spectateur indifférent, tant le jeune homme y exprime ses sentiments en mots et en images. “Je vide mes tripes. Cette lettre filmée s’adresse à tous ceux que j’ai attendus dans ma vie, en vain. Aujourd’hui, je leur pardonne, mais je n’oublierai pas… Véritable exutoire, cette lettre m’a permis d’avancer.”
Après l’obtention de son Bac, Siegfried s’inscrit en licence de cinéma à Paris VIII. Tout en étudiant, il se lance avec un ami dans la création d’une société de production appelé Emosi.“Nous avons des compétences variées : réalisation, montage, photographie, graphisme, événementiel, interventions, animations… Nous pouvons proposer des packages à des entreprises, mais l’idée est aussi de pouvoir produire nos propres projets.”
Il réalise notamment un court-métrage intitulé Lettre à Victoire en 2015. “Il s’agit d’un projet très personnel. J’ai écrit le scénario en une heure mais j’ai mis deux ans à le réaliser. J’ai énormément travaillé sur la bande-son, car j’ai souhaité exploiter les possibilités du 5.1 (cinq voies). « Lettre à Victoire » est un mélange de genres, à la fois documentaire, film expérimental et vidéo-clip ».
Sa passion du 7ème art, Siegfried la transmet… à son tour. Le jeune homme anime des ateliers cinéma.
La première semaine de tournage racontée par Siegfried
La première semaine de tournage s’est très bien déroulée. Je pense que les jeunes ont vraiment apprécié l’atelier d’audiodescription qui leur a été proposé. Dès le lundi, la caméra s’est imposée au groupe. Venu seul pour me faire discret, c’est pari gagné ! Au bout de quelques minutes je n’existais plus, les jeunes se sont lancés dans l’atelier et j’ai pu filmer, capter le réel sans problèmes. Ils ont vite compris qu’aucun rôle n’était à jouer.
Je suis ici avant tout pour mettre en avant leur travail, l’action d’éducation à l’image menée au sein du groupe d’accueil Les Nids. Je souhaite au travers de ce film valoriser leur travail pour démontrer qu’un foyer, que les jeunes qui le composent ne sont pas tous issus de quartiers, à problèmes et sans avenir, le propos le plus intéressant pour moi, puisque je suis certes professionnel du cinéma mais aussi issu de foyer ! Il me reste encore beaucoup à tourner pour capter l’ensemble du projet, mais c’était cette semaine un bon début !
Un beau moment autour des films du réalisateur
Pendant la semaine d’atelier audio-description, Siegfried a proposé de nous présenter quelques uns de ses courts-métrages. Ce sont des films très personnels où il se dévoile et qui nous montrent aussi comment il a réussi à se construire.
Le film « De bout, 7 ans d’absence » a beaucoup touché les jeunes. Il répond de façon surprenante à leur propre film et ne peut que faire écho auprès d’eux. Anas lui dit que « C’est courageux. C’est bien de pardonner ».
« Victoire » qui s’adresse à son premier amour. La forme de ce film est très différente, on dirait un clip, il y a une danseuse… Sa forme a séduit les jeunes. Voir la bande-annonce.
Et enfin « Diez # 22″ qu’il a réalisé pour ses amis et sa famille composée, un film pour leur dire merci d’être à ses côtés, un film dans la continuité de son journal filmé.
Siegfried a donné un conseil aux jeunes : écrire, avoir toujours un carnet sur eux. Il leur dit qu’ « écrire, ça libère ». Maëva lui dit qu’elle aimerait écrire à son père. Siegfried lui dit même que si elle veut faire un film, il l’aidera.
EPISODE 1 ATELIER AUDIO-DESCRIPTION
Du 15 au 19 février 2016
Atelier audio-description avec Marie Gaumy et Anaïs Le Marchand
L’objectif de ce nouvel atelier, c’est d’audio-décrire des courts-métrages pour les rendre accessibles à des personnes non -voyantes.
Une première rencontre a été organisée fin janvier avec les jeunes intéressés par ce nouveau temps fort. Elle leur permet de faire connaissance avec Anaïs et Marie, audio-descriptrices, qui leur parlent de leur métier, de la façon dont va se dérouler l’atelier. Lors de la soirée, les jeunes visionnent 3 courts-métrages : « L’homme de ma vie » de Mélanie Delloye, « Aglaée » de Rudi Rosenberg et « L’amour bègue » de Jan Czarlewski. Les trois films racontent l’histoire de jeunes gens et deux d’entre eux abordent le sujet du handicap. A la suite de la projection, elles leur proposent de choisir leur film préféré pour l’audio-décrire : c’est « Aglaée » !
Le synopsis d’Aglaée : Dans la cour du collège, Benoît perd un pari contre ses copains. Son gage : proposer à Aglaée, une élève handicapée, de sortir avec lui.
Les jeunes vont aussi audio-décrire leur film « La Seine coulait au bord des Nids ».
Pour donner du sens à cet atelier, nous projetons deux rencontres avec des collégiens scolarisés à l’Institut National des Jeunes Aveugles à Paris au mois de mars.
7 jeunes talentueux participent !
Anas et Maeva qui ne sont plus accueillis dans l’établissement mais qui reviennent parce qu’ils nous aiment bien (!) et participent au projet depuis le début, comme Cathiana qui dit « J’ai commencé alors je vais jusqu’au bout« . Son frère Théo, plus jeune, qui participe pour la première fois, Jermaine arrivé il y a quelques mois et Nolwenn accueilli depuis 10 jours seulement et qui a voulu participer à ce projet. Malika, absente pour raisons de santé au début de l’atelier, nous rejoint pour nous épater lors de sa prestation au studio d’enregistrement ! Céline et Anne-Sophie, éducatrices, accompagnent cette très belle équipe.
Cet atelier marque aussi le début du tournage d’un documentaire sur le projet A notre image par Siegfried Lefez. Pour en savoir plus, il faut aller voir l’EPISODE 2.
Le premier jour :
Pour nous faire comprendre ce qu’est l’audio-description et pour nous faire ressentir son importance, Anaïs et Marie nous proposent de faire une découverte en 3 temps avec un extrait du quatrième Harry Potter « La coupe de feu ».
Première écoute sans image et sans audio-description : Suite à l’extrait, les jeunes expriment leurs impressions et perçoivent beaucoup de choses…que ça se passe dans une forêt : il s’agit plus précisément d’un labyrinthe ; qu’il fait nuit : il fait effectivement nuit… Mais évidemment, à moins de connaître parfaitement le film, on est un peu perdu.
Deuxième écoute sans image avec le son et l’audio-description : Nolwenn dit que le commentaire audio : « C’est comme une histoire !». Anas imagine une lumière bleue alors que la couleur n’est pas précisée. Avec un film, on voit à peut près tous la même chose mais avec l’audio-description, chacun peut imaginer sa version. Ils découvrent qu’en audio-description, le son est très important et qu’il faut faire appel à son imagination. Les personnes aveugles sont habituées à ne pas voir et sont toujours dans une démarche de construction de l’image. Pour nous, qui ne sommes pas habitués, cela demande beaucoup de concentration, les jeunes ont pu en faire l’expérience. Les jeunes non-voyants sont capables d’écouter plus longtemps que nous. Cathiana, Théo et les autres commencent à percevoir aussi l’importance du choix des mots, le vocabulaire comporte plein de nuances, il faut bien l’utiliser.
Quand on audio-décrit, il est important d’essayer d’être à égalité avec la personne aveugle, de ne pas montrer qu’on sait plus de choses qu’elle.
Troisième écoute avec image et son : Evidemment, c’est plus facile!
Maintenant, il faut se lancer et audio-décrire le film « Aglaée » !
Marie et Anaïs proposent de procéder de la même façon en écoutant des extraits avec le son seulement (sans l’image et sans l’audio-description). Nolwenn, qui n’était pas là lors de la soirée où le groupe a choisi le film, ne l’a jamais vu. Les intervenantes lui demandent de nous dire ce qu’il a compris. Nous nous rendons compte qu’il perçoit beaucoup de choses malgré tout, il se rappelle qu’à un moment il y a une batterie dans la bande-son, il comprend qu’un garçon va voir une fille alors qu’il n’a pas l’image…Comme nous nous appuyons sur ce que Nolwenn ne comprend pas pour travailler sur l’audio-description, il dit en plaisantant : « Je suis la clé du projet !!! ». Il nous le redira à de nombreuses reprises par la suite !!! Ce temps d’écoute du film sans image, qui nous fait perdre un peu nos repères et nous le fait découvrir autrement, c’est le moment que Cathiana a préféré pendant cette semaine. Puis vient le visionnage du film avec le son et l’image.
Marie nous explique que l’audio-description est une « enquête de Sherlock Holmes » : il faut rechercher les informations à décrire, identifier les personnages, leurs noms, leurs liens… Il faut aussi réfléchir à ce qu’il faut absolument dire, à ce qui n’est pas indispensable. Il est important de laisser le spectateur imaginer le film. Il faut trouver le bon moment pour apporter des informations et se référer au time code c’est-à-dire au minutage du film. C’est un travail de précision.
Une question se pose : comment décrire les personnages sans les juger, comment parler du handicap du personnage d’Aglaée sans la stigmatiser… Par exemple : on ne dira pas « un noir » mais « un homme noir » car elle est une personne avant d’être noire.
A chaque fois, les jeunes écoutent les extraits du film puis les visionnent ensuite, ils font des observations pertinentes. Nolwenn se demande d’où viennent les garçons dans une séquence puisqu’il n’a pas l’image, Jermaine a repéré un prénom qui va nous aider à identifier le personnage, d’autres ont repéré un lien de parenté utile à la compréhension de l’intrigue. La chute du film pose des questions, les jeunes imaginent la suite.
L’atelier se déroule dans une bonne ambiance, il y a de l’attention (un peu moins l’après-midi), de la curiosité mais aussi des rires !
Le deuxième jour :
Nous discutons en nous retrouvant, Nolwenn sort : « Bon ! Quand est-ce qu’on commence, on perd du temps ! » Ok d’accord, c’est reparti !
La veille, les deux premières minutes du film ont été audio-décrites collectivement ; ce matin, les jeunes sont répartis en 3 groupes pour travailler sur des extraits de 5 minutes.
Pour faire l’audio-description, ils doivent regarder une scène plusieurs fois, choisir le texte, l’écrire en indiquant le time code et donner des indications sur le dialogue ou le bruit qui précède le commentaire à ajouter (indiqués en gras). Ces éléments guideront la personne qui lira c’est-à-dire le speaker.
Exemple :
00 :02 :52
Quatre filles sont dans une chambre, l’une d’elle téléphone.
00 :03 :20
Ouverture porte
Le garçon brun à la peau mate entre, il s’appelle Alex.
00 :03 :29
Juliette : Tu sors, s’te plaît!/ J’demande un truc à Louise/ Tu sors!
Juliette, sa sœur.
00 :03 :41
Fille : Tu peux partir s’te plaît?
Benoît, le grand roux, entre dans la chambre.
Les adolescents apprennent de nouvelles choses en cours d’atelier : que pour marquer un changement de séquence, on change de voix ; c’est-à-dire que deux personnes parlent. Le rendu sera moins monotone et permettra de capter l’attention du spectateur.
Le troisième jour :
Le matin, à nouveau, les jeunes se répartissent en petits groupes. C’est presque fini et en fin de matinée, tout le monde se retrouve pour une mise en commun.
Grâce à leurs remarques et au regard professionnel des audio-descriptrices, l’audio-description s’affine. Anas se met à la place de la mère d’un des personnages, les jeunes ont des discussions intéressantes sur les ressentis des personnages et la place de chacun dans l’histoire. A un moment, Jermaine, très content de lui, veut faire une proposition pour essayer ne pas répéter toujours le prénom d’Aglaée : « On pourrait dire celle-ci ! » Marie lui répond : « Non Jermaine, tu es trop littéraire !!! ». L’ audio-description, c’est du langage oral. Mais des fois, on doit s’adapter au film et le style peut-être littéraire (film d’époque…). Nolwenn trouve que c’est bien le style littéraire, mais on lui explique que ce n’est pas adapté « C’est dommage ! ». Lors d’une scène, il faut décrire le regard de Benoît qui observe Aglaée. Nolwenn, toujours très en forme, nous dit : « Il la regarde avec appétit ! ».
La dernière scène est difficile, tout se joue dans le regard des deux personnages principaux. Ce n’est pas facile de définir un regard, tout le monde n’est pas d’accord mais il faut trancher. Les débats sont parfois animés, Anaïs parle de l’importance du travail d’équipe : « se mettre d’accord, c’est communiquer ». Cette mise en commun est nécessaire pour mieux comprendre l’image. Finalement pour cette dernière scène, Anas a le dernier mot (c’est vraiment le cas de le dire), c’est « courage », « Benoît affronte son regard avec courage ».

L’après-midi, nous faisons une dernière écoute du film avec l’audio-description, sans image. C’est Marie qui lit en respectant le time code. Il faut faire les derniers réglages. Les jeunes font des remarques très pertinentes. Nolwenn nous dit que « tout le monde ne sais pas ce que ça veut dire hémiplégique » et c’est vrai.
Voilà, c’est fini, tout est bien calé ! Mais il reste encore à enregistrer les voix vendredi au Studio Honolulu. Anaïs demande qui se sent prêt à enregistrer sa voix pour le film : nous avons trois volontaires : Jermaine, Nolwenn et Théo. Il faudrait une voix de fille, Jermaine se propose de faire une voix de fille ! Non, merci ça va aller ! Du coup, Maëva se décide elle aussi. C’est intéressant car ils ont des voix très différentes. Pour se défouler un peu, nous faisons une une partie de foot et jouons au taureau.
Pour finir la journée et préparer l’audio-description, nous visionnons « La Seine coulait bord des Nids », le film réalisé avec Jean-Marie Châtelier et les ados, en avril. Dans le groupe, Anas, Cathiana et Maëva ont participé à l’atelier court-métrage et ils présentent leur film aux autres jeunes. Seul Nolwenn ne l’a jamais vu, il ne sait pas s’il aurait pu parler de lui. Jermaine et Théo pensent qu’ils en seraient capables.
Tout le monde a envie de rencontrer les jeunes de l’Institut National des Jeunes Aveugles et de leur présenter les deux films. Deux rencontres sont prévues en mars.
Les jeunes ont particulièrement efficaces aujourd’hui.
Le quatrième jour :
Le programme est chargé. Les speakers travaillent leurs voix en individuel avec Anaïs. Comme, elle est chanteuse, comédienne et professeure de chant, c’est la personne idéale pour travailler avec les jeunes leur diction, leur rythme…
A tour de rôle, les jeunes sont aussi interviewés à tour de rôle par Siegfried pour son documentaire. Anas et Cathiana travaillent avec Marie sur l’audio-description de « La Seine coulait au bord des Nids » rejoints par ceux qui sont disponibles.
En le visionnant, Anas se rappelle de moments de tournage, il nous apprend qu’à un moment dans le film c’est lui qui fait rire Sikou ! Maëva, Nolwenn et Cathiana utilisent les dictionnaires avec plaisir : ils cherchent des synonymes pour varier le vocabulaire de l’audio-description, vérifient le sens exact des mots… A un moment, Anaïs prend les jeunes en photo, Nolwenn lui dit : « Ah oui, c’est pour pas qu’on te manque ! »
L’après-midi, Siegfried nous propose de regarder 4 courts-métrages qu’il a réalisés, nous partageons un beau moment (voir EPISODE 2).
En deuxième partie d’après-midi, il faut finir d’audio-décrire la Seine coulait au bord des Nids. Les speakers travaillent encore la voix avec Anaïs qui les guide patiemment ; Maëva et Anas finissent l’audio-description de leur film. Avant de partir sur son pavillon, Théo qui repart avec son texte nous dit : « Moi, je vais réviser ce soir« , quel professionnalisme !
Le cinquième jour :
Aujourd’hui, nous partons au Havre pour enregistrer au Studio Honolulu. Il est situé dans l’enceinte du fort de Tourneville dont la devise INSPIREZ, EXPIREZ, CREEZ, nous convient tout à fait. Olivier Lecoeur nous accueille et nous explique le fonctionnement du lieu. C’est un studio associatif qu’il a créé il y a 30 ans.
En bas, il y a l’auditorium où les jeunes vont lire leur audio-description, il est très bien isolé : aucun son extérieur n’y parvient.
En haut, c’est la régie où Olivier enregistre puis mixe. C’est là qu’il élabore la bande sonore d’un disque par exemple en utilisant les diverses pistes sonores pour les fondre en une piste unique. Pour l’audio-description, Olivier va choisir, phrase par phrase, le meilleur enregistrement. À la fois artiste et technicien, l’ingénieur du son assure la qualité du son produit pour une réalisation audiovisuelle, un album de musique, un concert ou un spectacle. La veille, il a enregistré une harpiste et un joueur de kora, les créations sont très différentes les unes des autres et Olivier aime ce métier pour les rencontres humaines qu’il lui permet de faire.
Pendant l’enregistrement, Anaïs est en soutien à côté du jeune dans l’auditorium et Marie en régie donnant le top au jeune pour chaque intervention pour qu’il puisse être libéré du time code et se concentre sur sa voix. Avant de commencer l’enregistrement, Marie rappelle que la voix doit être douce que ce n’est pas l’audio-description la vedette du film. Nolwenn répète pour lui-même, « Je dois être calme« , exercice pas si simple qu’il n’y paraît! Nous sommes très heureux de la présence de Malika, qui n’a pu être avec nous en début de semaine. Elle n’a pas pu se préparer avec les autres jeunes, mais elle est très confiante. Elle nous dit : « Vous allez voir, je vais y arriver du premier coup! » Et c’est ce qu’elle fait, quasiment !
Tous les jeunes sont épatants, sérieux, appliqués, entendent les conseils, répètent parfois 20 fois certains passages plus compliqués… C’est presque fini mais Nolwenn bute sur le nom d’un des acteurs, il doit dire : »Alex est Alexandre Diot-Tchéou« , il finit par pester en disant « Quelle idée d’avoir ce nom! » mais il y arrive, YES !
Après une bonne séance d’enregistrement le matin, nous déjeunons tous au Bistrot grenadine dans la bonne humeur, Olivier nous accompagne.
L’après-midi, l’enregistrement est terminé et Anaïs enregistre elle-même l’audio-description de « La Seine coulait au bord des Nids » car nous n’aurions pas eu le temps.

Les jeunes qui ont prêté leur voix ont beaucoup apprécié l’expérience, encouragés par Anas et Cathiana en régie. Certains ont exprimé une petite appréhension bien normale avant de commencer mais tous ont assuré et peuvent être très fiers du résultat.
Un grand merci à Anaïs et Marie, pour leurs conseils, leur patience, leurs encouragements et leur générosité. Elles ont permis aux jeunes de donner le meilleur d’eux-même.
SAISON 2
Bonne année !
En 2016, il y aura de nouveaux épisodes bien-sûr. Sont déjà prévus :
Un atelier d’audio-description, le tournage d’un documentaire sur le projet A notre image, des sorties, une exposition photographique, un événement dans le cadre de Normandie Impressionniste, des festivals… Voir le Calendrier.
Episode 12 Week-end au festival du Grain à démoudre
Ce fut un weekend venteux et pluvieux mais surtout un weekend heureux!
Le samedi 28 novembre, une joyeuse bande composée de Maeva, Malika, Cathiana, Loic, Olivier, Anas, Anne Sophie et Mathilde, s’est rendue au festival du Grain à Démoudre de Gonfreville l’Orcher.
Tout à commencé par plusieurs séances pendant lesquelles nous avons pu voir différents courts et longs métrages ; les sujets abordés n’étaient pas simples, les films étaient souvent sous titrés mais notre équipe de cinéphiles a tenu bon ! Et bien plus, nous avons pris plaisir ! Les échanges sur nos ressentis, notre compréhension des films allaient bon train et nous nous sommes cru, le temps d’un weekend, des critiques de cinéma ! Le mieux, c’est que notre avis ne comptait pas pour du beurre puisqu’au festival du Grain à Démoudre, le public vote.
En effet, nous devions noter les films en vu de récompenser le meilleur lors d’une remise des prix organisée le dimanche.
Alors nous avons voté, voté et encore voté et mis nos petits papiers dans une urne. Quelle découverte cette urne pour nos mineurs ! Une véritable urne tel que nous pouvons en voir lors des élections présidentielles ! Décidément, nous étions pris au sérieux.
Puis, vint le soir. Nous aurions pu aller nous coucher mais le festival nous réservait encore des surprises. Nous nous sommes rendus dans un lieu magique dans les hauteurs havraises mêlant les vieilles pierres d’une ancienne base militaire à la déco branchée d’un bar atypique.
Le cinéma continuait ! Munis d’un plateau repas et confortablement installés dans des chiliennes, nous avons assisté à une projection de courts métrages sur le thème bien raccord » à table ! « . Bien repus et quelque peu tachés (pas si simple de manger dans le noir, encore moins avec des baguettes en guise de couverts), nous avions néanmoins les pieds qui fourmillaient. Besoin, de bouger peut être ? Tout était prévu ! Nous voici entraînés dans une soirée envoûtante, envoûtante de cinéma et de musique. Un Dj et un Vj comptaient bien nous faire vivre un moment exceptionnel ! Alors nous avons dansé, dansé encore sur des musiques de films avec en arrière plan, un écran géant qui nous transportait encore plus dans la magie du cinéma !
Après autant d’émotions, nous avions besoin d’un peu de répit alors nous avons retrouvé avec plaisir nos lits pour une courte nuit.
Le programme du dimanche était palpitant !
Quelques heures de sommeil et un petit déjeuner plus tard, nous avons retrouvé notre salle de cinéma, nos bulletins de vote et notre urne. Les dernières projections, les derniers votes avant la cérémonie de clôture du festival et la remise des prix.
Le temps du dépouillement, nous avons bravé le vent pour nous rendre sur la plage du Havre. Quel magnifique spectacle ! Une mer déchaînée, des vagues qui viennent majestueusement frapper la digue et …un petit café juste en front de mer !! Un petit café qui nous a accueilli autour d’un délicieux chocolat chaud car nous avions bien besoin de réchauffer nos corps !
16h, l’heure tant attendue de la cérémonie de clôture. Nos coeurs palpitent ; les films que nous avons aimé seront-ils récompensés ? Et bien oui ! Bien que novices pour certains en tant que jury, nous avons vu juste !
Les mains chauffées par nos applaudissements, la tête emplie de très bons souvenirs, nos coeurs heureux d’avoir partagé ce weekend de festival et les papilles comblées par les petits fours du buffet, nous avons pu reprendre la route et regagner Duclair City.


Cet article a été écrit par Mathilde, espérons que ce ne sera pas le dernier !
Episode 11 Projection du film des ados au théâtre de Duclair
26 novembre 2015
« Un beau moment de partage » pour notre parrain Manuel Poirier


Par où commencer ?! Comment parler de cette soirée formidable quand on n’est pas soit même remis de ses émotions ! Le mieux est sans aucun doute de laisser parler les personnes qui ont su le faire de si belle façon.
Voici les témoignages de Christophe Bouillon notre député et de Jean Delalandre, Maire de Duclair, qui nous a si bien accueillis au théâtre de Duclair.
« C’est pas parce qu’on est en foyer qu’on doit tout louper« , « La Seine coulait au bord des Nids« , prises isolément ces deux phrases renvoient pour l’une à une expression d’ados et pour l’autre à un tableau impressionniste. Il y avait un peu des deux hier soir au Théâtre de Duclair pour la projection de deux courts métrages réalisés par des jeunes accueillis au village d’enfants des Nids. Le premier, « C’est pas parce qu’on est en foyer qu’on doit tout louper« , a été réalisé en 2011. Il évoque la part de rêve qui sommeille dans ces enfants cabossés par la vie et la part d’ombre qui nourrit leurs cauchemars. Ce film est malgré tout une formidable leçon de vie et une inépuisable source d’espoir. Le deuxième, « La Seine coulait au bord des Nids« , est plus récent. Il est sorti cette année de l’imagination foisonnante de véritables apprentis réalisateurs actuellement accueillis au village d’enfants de Duclair. Le décor est printanier presque bucolique. La nature inonde l’écran. Et la lumière, si chère aux impressionnistes, éblouie jusqu’à nos cœurs. Car ce que nous disent ces jeunes, c’est-à-dire leur tranche de vie, nous saisit littéralement presque comme une capture d’écran. On n’en sort pas indemne. Depuis que j’ai quitté le Théâtre hier soir. Je n’arrête pas d’y penser. Merci à l’association des Nids et au Pôle image de Haute Normandie pour cette parenthèse d’humanité. C’était dans le cadre de l’opération « passeurs d’images ». Ils ont fait plus que de nous passer des images. Ils les ont imprimées en nous.
Christophe Bouillon
Jeudi 26 novembre, au Théâtre de Duclair, moment fort en émotion, plus de 180 personnes sont venues assister à deux projections. À travers ces courts métrages documentaires associant les jeunes de la maison des Nids avec le soutien d’un réalisateur professionnel, Jean-Marie Chatelier ; l’association les Nids a pu offrir aux spectateurs un moment unique. Ces jeunes se sont exprimés, dévoilés d’une manière courageuse, sincère et à cœur ouvert tout en gardant une certaine pudeur qui ne pouvait que rendre plus beau ces témoignages de vies.
Jessica, Alison, Remi, Laura, Gilsa, Alicia, Cynthia, Estefania, Allah Mohammad, Cathiana, Audrey, Louisa, Malika, Loïc, Vincent, Logan, Sikou, Maéva, Anas… résidents des Nids nous ont fait partager, leurs quotidiens, leurs parcours, leurs passions, leurs projets, leurs rêves, leurs vies, leurs regards sur la famille, l’Amour.
La Ville de Duclair remercie sincèrement l’association les Nids pour ce beau projet.
Jean Delalandre
Merci pour ces beaux témoignage. Maintenant lançons nous, essayons quand même de vous raconter cette soirée!
Nous étions près de 200 dans le théâtre. Dans le public : de nombreux jeunes du Village d’enfants dont quelques « anciens », des parents ou grands-parents, des copains, les collègues de la maison d’enfants des Nids, les membres de l’association, nos partenaires, des enseignants … et beaucoup de duclairois. Un grand merci à tous pour ce que vous avez apporté aux jeunes, vos applaudissements, vos paroles, votre présence…
La soirée a été présentée par un duo très pro ( !) : Allah Mohammad, jeune accueillis au Village d’enfants les Nids de Duclair et participant au projet « A Notre Image » qui a été parfait et Pierre Lemarchand, coordinateur régional de Passeurs d’Images au Pôle Image Haute Normandie, notre complice.
M. Viaux, président des Nids et M. Le Cozic, président du Pôle image Haute-Normandie ont débuté la soirée en évoquant respectivement l’association et ses valeurs ainsi que les missions du Pôle image. Tous deux ont insisté sur l’intérêt des propositions culturelles pour les jeunes et leur devenir.
Au programme de la soirée : la projection de deux films réalisés par les jeunes de la maison d’enfants de Duclair dans le cadre du dispositif Passeurs d’Images.
« C’EST PAS PARCE QU’ON EST EN FOYER QU’ON DOIT TOUT LOUPER» Avril 2011, 14 minutes
Le premier film a été réalisé dans le cadre d’un atelier court-métrage accompagné par la réalisatrice Nathalie Tocque. Charlotte Fidelin, chef de service, est venue le présenter évoquant l’intention du film : la volonté des jeunes de lutter contre les préjugés dont ils pouvaient être victimes. Elle a insisté sur la belle ambiance dans laquelle s’est déroulé le tournage.
Pendant le film, rire et émotion se mêlent. Les jeunes, aux personnalités et aux projets pourtant bien différents, sont tous à la fois drôles et attachants.
Après la projection, la réalisatrice témoigne en compagnie d’Estefania qui avait participé à cet atelier. Dans le public, Laura, Jessica et Rémi nous font le plaisir d’être parmi nous. Estefania a pu dire qu’elle se rappelle encore, elle aussi, de la bonne ambiance de ce tournage. Elle interagit avec les spectateurs qui posent des questions et félicitent les jeunes pour leur spontanéité et la justesse de leur film. A l’époque du film, Estefania nous dit qu’elle voulait être sage-femme et 4 ans plus tard, elle a été amusée de voir ce qu’elle était et ce qu’elle est devenue! Elle est actuellement assistante de communication et a expliqué à la salle que ce projet l’avait aidée à trouver sa voie, que sa découverte du Pôle image Haute-Normandie et de ce type de structure avait été décisive pour elle. Avec la belle énergie qu’elle porte et les qualités que nous lui connaissons, nul doute qu’elle réussira à aller là où elle veut.
Entre les deux films, Maeva et Malika, 2 jeunes filles ayant participé au second film, ont lu avec leur éducatrice des mots venant des jeunes et illustrant leur vécu au sein du projet A notre image. Courage, émotion, solidarité… mais aussi plaisir, plaisir de partager ces expériences ensemble.
Jean-Michel Clément (directeur du Village d’enfants de Duclair) et Anne-Sophie Charpy (éducatrice et coordinatrice du parcours artistique « A notre image ») ont présenté le second film. Le film a été réalisé avec Jean-Marie Châtelier.
« LA SEINE COULAIT AU BORD DES NIDS » Avril 2015, 18 minutes

Ce film ne peut laisser personne indifférent, et bien que le voyant pour la huitième ou neuvième fois moi-même, je suis encore saisie par la force et l’émotion qui s’en dégage.
Dix jeunes qui ont participé au film « La Seine coulait au bord des Nids» montent sur le devant de la scène en compagnie de notre parrain, le réalisateur Manuel Poirier.
Allah Mohammad demande aux jeunes ce qu’ils gardent comme souvenir de cette expérience, ce qui les a marqués et il témoigne aussi. Ils disent tous que cette expérience a été un moment fort et remercient le public pour son accueil.

Comme Jean-Marie, le réalisateur, ne peut pas être présent car il termine le montage d’un film pour France 3, il a écrit une lettre aux jeunes.
« Chers Enfants des bords du Fleuve,
Je ne suis pas avec vous ce soir parce que je suis toujours empêtré dans un montage que je dois rendre dans quelques jours. J’espère que vous me pardonnerez cette absence. Mais vous qui avez maintenant l’expérience d’un tournage, je suis certain que vous comprendrez !
Je voulais vous remercier de m’avoir fait confiance en acceptant que je construise ces films avec vous. C’était un vrai pari risqué et vous avez eu le courage de le prendre ! Vous vous souvenez que pendant l’atelier, j’insistais souvent sur le fait que ce qui pouvait réunir toutes les tentatives artistiques, c’était cette prise de risque. Sans prise de risque, pas de véritable œuvre. Et vous, vous avez accepté de prendre le risque de transformer vos sentiments, vos troubles, vos chagrins, vos questions enfouies, en objets artistiques, pour les partager avec le plus grand nombre. Vous avez été tous si courageux et généreux ! Et vos films sont si beaux, si pudiques. Des petites pépites à la lumière si douce. Ils disent infiniment plus que bien des longs-métrages sur l’enfance et le désir! Vous pouvez être fiers de vous ! Ce soir, dans ce cinéma de Duclair, les spectateurs vont être bluffés par votre grâce. Votre travail témoigne de vos craintes, de vos rêves, de ce que vous étiez alors au printemps, et que vous n’êtes peut-être déjà plus aujourd’hui ! Cela prouve que ce film vous aura sans doute aidé à avancer, à comprendre certaines choses pour continuer la vie en étant un peu plus léger. Le cinéma a aussi ce pouvoir extraordinaire! Peut-être que demain, Sikou deviendra plombier. Qu’Anas tirera de plus beaux pénalty que Platini. Que Malika et Louisa épouseront des jumeaux. Que Vincent éteindra des incendies. Que Loïc domptera des Lions. Que Maeva dansera sur le toit du monde à en perdre haleine avec son meilleur ami. Que Logan retrouvera ses parents. Que Cathiana construira son propre nid. Qu’Allahm créera son entreprise. Et qu’Audrey aura bien 10 enfants ! Je n’en sais rien. Ce dont je suis sûr en revanche, c’est de la lumière que vous avez discrètement glissé dans mon cœur, et qui fait de moi, un être un peu moins con, un peu moins sec. Merci pour tout ce que vous m’avez apporté, pour tout ce que vous avez partagé dans votre film, et surtout un GRAND Bravo à vous ! Nous avons tous tant à apprendre de vous ! Je vous embrasse fort. »
Jean-Marie
Inutile de dire que les jeunes sont émus et que cette lettre est à la hauteur de ce qu’ils lui/nous ont apporté.

Pour finir, M. Delalandre félicite les jeunes et leur dit qu’ils sont les bienvenus à Duclair et que la ville est fière de les compter parmi ses habitants. Il évoque les prochaines étapes du projet car elles seront implantées à Duclair et cette soirée marque le début de notre collaboration sur ce projet. Il termine en disant aux jeunes que leurs films lui ont fait penser au poème « Hymne à la beauté » de Charles Baudelaire, les invitants à le lire.
M. Viaux remercie tous les acteurs de ce projet et le public.

Après les projections, tout le monde s’est retrouvé autour d’un buffet et les discussions à propos du film ont pu se prolonger.