26 novembre 2015
« Un beau moment de partage » pour notre parrain Manuel Poirier


Par où commencer ?! Comment parler de cette soirée formidable quand on n’est pas soit même remis de ses émotions ! Le mieux est sans aucun doute de laisser parler les personnes qui ont su le faire de si belle façon.
Voici les témoignages de Christophe Bouillon notre député et de Jean Delalandre, Maire de Duclair, qui nous a si bien accueillis au théâtre de Duclair.
« C’est pas parce qu’on est en foyer qu’on doit tout louper« , « La Seine coulait au bord des Nids« , prises isolément ces deux phrases renvoient pour l’une à une expression d’ados et pour l’autre à un tableau impressionniste. Il y avait un peu des deux hier soir au Théâtre de Duclair pour la projection de deux courts métrages réalisés par des jeunes accueillis au village d’enfants des Nids. Le premier, « C’est pas parce qu’on est en foyer qu’on doit tout louper« , a été réalisé en 2011. Il évoque la part de rêve qui sommeille dans ces enfants cabossés par la vie et la part d’ombre qui nourrit leurs cauchemars. Ce film est malgré tout une formidable leçon de vie et une inépuisable source d’espoir. Le deuxième, « La Seine coulait au bord des Nids« , est plus récent. Il est sorti cette année de l’imagination foisonnante de véritables apprentis réalisateurs actuellement accueillis au village d’enfants de Duclair. Le décor est printanier presque bucolique. La nature inonde l’écran. Et la lumière, si chère aux impressionnistes, éblouie jusqu’à nos cœurs. Car ce que nous disent ces jeunes, c’est-à-dire leur tranche de vie, nous saisit littéralement presque comme une capture d’écran. On n’en sort pas indemne. Depuis que j’ai quitté le Théâtre hier soir. Je n’arrête pas d’y penser. Merci à l’association des Nids et au Pôle image de Haute Normandie pour cette parenthèse d’humanité. C’était dans le cadre de l’opération « passeurs d’images ». Ils ont fait plus que de nous passer des images. Ils les ont imprimées en nous.
Christophe Bouillon
Jeudi 26 novembre, au Théâtre de Duclair, moment fort en émotion, plus de 180 personnes sont venues assister à deux projections. À travers ces courts métrages documentaires associant les jeunes de la maison des Nids avec le soutien d’un réalisateur professionnel, Jean-Marie Chatelier ; l’association les Nids a pu offrir aux spectateurs un moment unique. Ces jeunes se sont exprimés, dévoilés d’une manière courageuse, sincère et à cœur ouvert tout en gardant une certaine pudeur qui ne pouvait que rendre plus beau ces témoignages de vies.
Jessica, Alison, Remi, Laura, Gilsa, Alicia, Cynthia, Estefania, Allah Mohammad, Cathiana, Audrey, Louisa, Malika, Loïc, Vincent, Logan, Sikou, Maéva, Anas… résidents des Nids nous ont fait partager, leurs quotidiens, leurs parcours, leurs passions, leurs projets, leurs rêves, leurs vies, leurs regards sur la famille, l’Amour.
La Ville de Duclair remercie sincèrement l’association les Nids pour ce beau projet.
Jean Delalandre
Merci pour ces beaux témoignage. Maintenant lançons nous, essayons quand même de vous raconter cette soirée!
Nous étions près de 200 dans le théâtre. Dans le public : de nombreux jeunes du Village d’enfants dont quelques « anciens », des parents ou grands-parents, des copains, les collègues de la maison d’enfants des Nids, les membres de l’association, nos partenaires, des enseignants … et beaucoup de duclairois. Un grand merci à tous pour ce que vous avez apporté aux jeunes, vos applaudissements, vos paroles, votre présence…
La soirée a été présentée par un duo très pro ( !) : Allah Mohammad, jeune accueillis au Village d’enfants les Nids de Duclair et participant au projet « A Notre Image » qui a été parfait et Pierre Lemarchand, coordinateur régional de Passeurs d’Images au Pôle Image Haute Normandie, notre complice.
M. Viaux, président des Nids et M. Le Cozic, président du Pôle image Haute-Normandie ont débuté la soirée en évoquant respectivement l’association et ses valeurs ainsi que les missions du Pôle image. Tous deux ont insisté sur l’intérêt des propositions culturelles pour les jeunes et leur devenir.
Au programme de la soirée : la projection de deux films réalisés par les jeunes de la maison d’enfants de Duclair dans le cadre du dispositif Passeurs d’Images.
« C’EST PAS PARCE QU’ON EST EN FOYER QU’ON DOIT TOUT LOUPER» Avril 2011, 14 minutes
Le premier film a été réalisé dans le cadre d’un atelier court-métrage accompagné par la réalisatrice Nathalie Tocque. Charlotte Fidelin, chef de service, est venue le présenter évoquant l’intention du film : la volonté des jeunes de lutter contre les préjugés dont ils pouvaient être victimes. Elle a insisté sur la belle ambiance dans laquelle s’est déroulé le tournage.
Pendant le film, rire et émotion se mêlent. Les jeunes, aux personnalités et aux projets pourtant bien différents, sont tous à la fois drôles et attachants.
Après la projection, la réalisatrice témoigne en compagnie d’Estefania qui avait participé à cet atelier. Dans le public, Laura, Jessica et Rémi nous font le plaisir d’être parmi nous. Estefania a pu dire qu’elle se rappelle encore, elle aussi, de la bonne ambiance de ce tournage. Elle interagit avec les spectateurs qui posent des questions et félicitent les jeunes pour leur spontanéité et la justesse de leur film. A l’époque du film, Estefania nous dit qu’elle voulait être sage-femme et 4 ans plus tard, elle a été amusée de voir ce qu’elle était et ce qu’elle est devenue! Elle est actuellement assistante de communication et a expliqué à la salle que ce projet l’avait aidée à trouver sa voie, que sa découverte du Pôle image Haute-Normandie et de ce type de structure avait été décisive pour elle. Avec la belle énergie qu’elle porte et les qualités que nous lui connaissons, nul doute qu’elle réussira à aller là où elle veut.
Entre les deux films, Maeva et Malika, 2 jeunes filles ayant participé au second film, ont lu avec leur éducatrice des mots venant des jeunes et illustrant leur vécu au sein du projet A notre image. Courage, émotion, solidarité… mais aussi plaisir, plaisir de partager ces expériences ensemble.
Jean-Michel Clément (directeur du Village d’enfants de Duclair) et Anne-Sophie Charpy (éducatrice et coordinatrice du parcours artistique « A notre image ») ont présenté le second film. Le film a été réalisé avec Jean-Marie Châtelier.
« LA SEINE COULAIT AU BORD DES NIDS » Avril 2015, 18 minutes

Ce film ne peut laisser personne indifférent, et bien que le voyant pour la huitième ou neuvième fois moi-même, je suis encore saisie par la force et l’émotion qui s’en dégage.
Dix jeunes qui ont participé au film « La Seine coulait au bord des Nids» montent sur le devant de la scène en compagnie de notre parrain, le réalisateur Manuel Poirier.
Allah Mohammad demande aux jeunes ce qu’ils gardent comme souvenir de cette expérience, ce qui les a marqués et il témoigne aussi. Ils disent tous que cette expérience a été un moment fort et remercient le public pour son accueil.

Comme Jean-Marie, le réalisateur, ne peut pas être présent car il termine le montage d’un film pour France 3, il a écrit une lettre aux jeunes.
« Chers Enfants des bords du Fleuve,
Je ne suis pas avec vous ce soir parce que je suis toujours empêtré dans un montage que je dois rendre dans quelques jours. J’espère que vous me pardonnerez cette absence. Mais vous qui avez maintenant l’expérience d’un tournage, je suis certain que vous comprendrez !
Je voulais vous remercier de m’avoir fait confiance en acceptant que je construise ces films avec vous. C’était un vrai pari risqué et vous avez eu le courage de le prendre ! Vous vous souvenez que pendant l’atelier, j’insistais souvent sur le fait que ce qui pouvait réunir toutes les tentatives artistiques, c’était cette prise de risque. Sans prise de risque, pas de véritable œuvre. Et vous, vous avez accepté de prendre le risque de transformer vos sentiments, vos troubles, vos chagrins, vos questions enfouies, en objets artistiques, pour les partager avec le plus grand nombre. Vous avez été tous si courageux et généreux ! Et vos films sont si beaux, si pudiques. Des petites pépites à la lumière si douce. Ils disent infiniment plus que bien des longs-métrages sur l’enfance et le désir! Vous pouvez être fiers de vous ! Ce soir, dans ce cinéma de Duclair, les spectateurs vont être bluffés par votre grâce. Votre travail témoigne de vos craintes, de vos rêves, de ce que vous étiez alors au printemps, et que vous n’êtes peut-être déjà plus aujourd’hui ! Cela prouve que ce film vous aura sans doute aidé à avancer, à comprendre certaines choses pour continuer la vie en étant un peu plus léger. Le cinéma a aussi ce pouvoir extraordinaire! Peut-être que demain, Sikou deviendra plombier. Qu’Anas tirera de plus beaux pénalty que Platini. Que Malika et Louisa épouseront des jumeaux. Que Vincent éteindra des incendies. Que Loïc domptera des Lions. Que Maeva dansera sur le toit du monde à en perdre haleine avec son meilleur ami. Que Logan retrouvera ses parents. Que Cathiana construira son propre nid. Qu’Allahm créera son entreprise. Et qu’Audrey aura bien 10 enfants ! Je n’en sais rien. Ce dont je suis sûr en revanche, c’est de la lumière que vous avez discrètement glissé dans mon cœur, et qui fait de moi, un être un peu moins con, un peu moins sec. Merci pour tout ce que vous m’avez apporté, pour tout ce que vous avez partagé dans votre film, et surtout un GRAND Bravo à vous ! Nous avons tous tant à apprendre de vous ! Je vous embrasse fort. »
Jean-Marie
Inutile de dire que les jeunes sont émus et que cette lettre est à la hauteur de ce qu’ils lui/nous ont apporté.

Pour finir, M. Delalandre félicite les jeunes et leur dit qu’ils sont les bienvenus à Duclair et que la ville est fière de les compter parmi ses habitants. Il évoque les prochaines étapes du projet car elles seront implantées à Duclair et cette soirée marque le début de notre collaboration sur ce projet. Il termine en disant aux jeunes que leurs films lui ont fait penser au poème « Hymne à la beauté » de Charles Baudelaire, les invitants à le lire.
M. Viaux remercie tous les acteurs de ce projet et le public.

Après les projections, tout le monde s’est retrouvé autour d’un buffet et les discussions à propos du film ont pu se prolonger.